En France, le salaire médian d’une coiffeuse en salon atteint rarement le SMIC en début de carrière. Pourtant, certains professionnels parviennent à doubler, voire tripler ce montant après quelques années, selon leur statut et leur localisation.
Le statut d’indépendant, l’expérience ou la spécialisation créent de fortes disparités de revenus. Des écarts importants s’observent aussi entre les grandes villes et les zones rurales, ou entre travail en salon et prestations à domicile. Ces différences structurent durablement les perspectives financières du métier.
Le salaire d’une coiffeuse en France : chiffres clés et réalités du métier
Le salaire d’une coiffeuse en France s’ancre dans la convention collective nationale de la coiffure (ccn coiffure). Pour une personne fraîchement diplômée du CAP, la rémunération démarre au SMIC, soit 1 766,92 euros brut par mois en 2024. Ce niveau sert de point de référence à la grille de salaire officielle, qui s’applique à tous les établissements salons de l’Hexagone.
Au fil des années, les évolutions de carrière s’accompagnent d’une prime d’ancienneté et de missions supplémentaires comme la gestion d’équipe ou la formation des plus jeunes. Selon l’UNEC (Union nationale des entreprises de coiffure), une coiffeuse hautement qualifiée avec un BP ou un BM peut viser entre 2 000 et 2 400 euros brut par mois. Prime et pourboires viennent parfois gonfler cette somme.
Voici les repères de rémunération selon l’expérience et la fonction :
- En début de parcours avec un CAP : SMIC (1 766,92 euros brut).
- Pour une technicienne confirmée (BP/BM) : 2 000 à 2 400 euros brut mensuel.
- Responsable ou manager de salon : jusqu’à 2 800 euros brut, selon l’envergure de l’établissement.
Sur le terrain, la réalité est moins reluisante : la plupart des coiffeuses salariées restent proches du minimum légal. Les pourboires laissés par les clients et quelques primes occasionnelles offrent parfois un coup de pouce. Difficile de parler d’uniformité : selon que l’on travaille en indépendant, en franchise ou à domicile, le montant perçu varie beaucoup, dépendant du chiffre d’affaires généré et de la fidélité d’une clientèle régulière.
Quels facteurs influencent la rémunération dans la coiffure ?
La grille officielle ne suffit pas à expliquer toutes les variations de salaire. Plusieurs paramètres entrent en jeu et redessinent les perspectives. L’expérience professionnelle, bien sûr, compte énormément : plus les années s’accumulent, plus le niveau d’échelon augmente, amenant des primes d’ancienneté et de nouvelles responsabilités. Une spécialiste diplômée BP ou BM peut ainsi dépasser sans difficulté le seuil des 2 400 euros brut.
La zone géographique pèse également lourd : les salons installés en ville, confrontés à une concurrence féroce et à une clientèle exigeante, proposent souvent des grilles légèrement supérieures à celles des campagnes. Le chiffre d’affaires généré, la capacité à fidéliser, et les pourboires laissés par les clients, fréquents en zone urbaine, font toute la différence.
Impossible de négliger la question du statut. Salariée, indépendante à domicile ou cheffe d’entreprise, chaque choix implique des conditions différentes. Le nombre d’heures, la spécialisation (coloriste, styliste, barbier) et la participation à des formations continues peuvent accélérer l’évolution salariale. Celles qui investissent dans leur réseau, cultivent une image forte ou diversifient leur offre voient leur rémunération grimper bien plus vite que la moyenne.
Coiffeuse en salon ou à domicile : quelles différences de revenus ?
Entre le salon de coiffure et l’activité de coiffeur à domicile, deux mondes se dessinent, avec des écarts de revenus notables. Dans un salon franchisé ou indépendant, la majorité des coiffeuses choisissent le statut de salarié. Les salaires suivent alors la grille de la convention collective nationale : SMIC pour débuter, environ 1 766 euros brut pour une technicienne expérimentée, parfois plus selon le parcours et le chiffre d’affaires généré.
Le salon assure une certaine stabilité : charges sociales prises en charge, congés payés assurés, rythme de travail régulier. Les pourboires, dans les établissements où ils sont courants, viennent compléter le salaire. Mais la progression reste encadrée : tout dépend du poste et du niveau d’activité du salon.
Choisir la voie du coiffeur à domicile, c’est miser sur l’autonomie. Pas de salaire fixe, mais la possibilité de dépasser les revenus classiques si l’organisation est solide. Certaines parviennent à atteindre, voire dépasser, 2 000 à 2 500 euros brut mensuels, à condition de fidéliser leur clientèle et d’être stratégiques sur la zone d’intervention. Il faut toutefois gérer seules les charges sociales, les déplacements, l’achat du matériel. Ce défi attire surtout les profils aguerris, à l’aise avec la gestion et prêts à investir dans leur visibilité pour élargir leur clientèle.
Évolution de carrière : comment augmenter ses revenus dans la coiffure ?
Dans le secteur de la coiffure, progresser dépend autant de l’expérience que de la volonté de se former. Miser sur la formation professionnelle ouvre des portes : du CAP coiffure au BP coiffure, puis vers le BM ou le BTS métiers de la coiffure, chaque diplôme supplémentaire élargit les perspectives. On accède alors à des postes de manager hautement qualifié, d’assistant manager ou d’animateur de réseau dans les enseignes d’envergure.
Se spécialiser, c’est aussi tirer son épingle du jeu. Les profils de coloriste, permanentiste, styliste-visagiste ou barbier sont recherchés, surtout dans les salons haut de gamme. Le chiffre d’affaires généré par ces prestations crée un effet d’entraînement sur le salaire et sur la fidélité de la clientèle, souvent moins sensible aux variations tarifaires.
La carrière ne s’arrête pas derrière le fauteuil. Certaines coiffeuses s’orientent vers la formation, la prothésie ongulaire ou deviennent perruquier-posticheur. Le recours à la VAE, au CPF ou à des dispositifs d’aide comme l’AIF ou le FAFTT facilite ces transitions.
L’entrepreneuriat attire de plus en plus. Prendre la tête d’un salon indépendant ou développer une activité de coiffeur à domicile exige un vrai sens de la gestion, mais le potentiel de rémunération n’a pas de limite fixe. Chaque année, l’UNEC recense de nombreuses créations d’entreprises, preuve que la passion du métier peut se conjuguer avec de belles ambitions salariales.
Le métier de coiffeuse n’impose aucun plafond de verre : à chaque étape, celles qui osent, se forment et innovent peuvent transformer leur parcours en véritable ascension.


