Les consultations chez le dermatologue pour ongles abîmés explosent. Difficile de passer à côté du phénomène : la manucure longue tenue séduit, mais laisse souvent des traces. Les méthodes rapides promettent monts et merveilles, mais la réalité est plus nuancée. Entre protocoles rassurants et pratiques parfois discutables en institut, le fossé se creuse.
Composition chimique, technique de retrait, fréquence des applications… Voilà ce qui façonne la vitalité de vos ongles. Les risques s'invitent où on les attend le moins. La durée de port, la manière de retirer la pose et la répétition du geste pèsent lourd dans la balance de la santé unguéale.
Plan de l'article
Gel et semi-permanent : ce qui change vraiment pour vos ongles
Dans les salons et sur les forums, le débat fait rage : gel ou vernis semi-permanent ? L'objectif reste inchangé : des ongles impeccables, brillants, pour plusieurs semaines. Pourtant, les répercussions sur la plaque unguéale ne se ressemblent pas.
Le gel, à base de polymères acryliques, ouvre la porte à toutes les envies. Rallongement spectaculaire, nail art sophistiqué, finition brillante… Mais cette liberté a un prix : la pose débute par un ponçage minutieux de l'ongle naturel. La kératine s'en trouve fragilisée, la surface s'affine, l'ongle se déshydrate. La dépose, qui repose sur un limage mécanique, accentue encore cette vulnérabilité.
Le vernis semi-permanent change la donne. Plus léger, il s'applique comme un vernis classique, mais sa formule hybride (mélange de gel et de vernis) nécessite une polymérisation sous lampe UV ou LED. Moins épais, il respecte davantage la structure naturelle de l'ongle, à condition de ne pas gratter lors du retrait. La dépose chimique à base d'acétone peut toutefois dessécher l'ongle, surtout si les poses sont rapprochées.
Durabilité, effet et soin : le gel tient la distance, mais demande un entretien exigeant. Le semi-permanent, plus souple, correspond à celles qui aiment varier les couleurs sans abîmer leur base naturelle. Si vous êtes adepte du vernis permanent, pensez à alterner les techniques et à laisser à vos ongles le temps de retrouver leur force.
Pourquoi le gel semble-t-il plus agressif que le semi-permanent ?
Sous les lampes des salons, le gel attire l'œil, mais son procédé fait tiquer les spécialistes. Pourquoi ? Parce qu'il impose un ponçage en profondeur de la plaque unguéale. À chaque rendez-vous, la surface naturelle de l'ongle est rabotée, perdant en épaisseur et en résistance. Les produits chimiques puissants utilisés lors du retrait ajoutent encore à l'agression. L'ongle, une fois nu, a bien du mal à retrouver sa robustesse initiale.
Le retrait du gel ne ressemble pas à celui du semi-permanent. Quand le vernis permanent se dissout dans l'acétone, le gel nécessite un limage mécanique, nettement plus dur pour la kératine. Les spécialistes constatent donc plus fréquemment des ongles dédoublés, mous ou striés chez celles qui optent pour le gel sur le long terme.
Voici ce qui rend le gel particulièrement éprouvant pour l'ongle :
- Ponçage intensif : la structure naturelle s'affaiblit
- Dépose mécanique : les risques de casse augmentent
- Formule plus épaisse : la matrice unguéale respire moins bien
La formule du gel, plus dense, limite la respiration de l'ongle. Belle apparence, certes, mais l'ongle paie le prix fort : sécheresse, perte de brillance, sensibilité accrue. Les dermatologues conseillent donc d'espacer les poses et d'intégrer à sa routine des soins régénérants pour permettre à l'ongle de récupérer entre deux manucures longues tenues.
Quels sont les vrais risques pour la santé de vos ongles ?
Enchaîner gel et semi-permanent laisse rarement l'ongle indemne. Les professionnels voient défiler les mêmes symptômes : ongles mous, cassants, striés, parfois dédoublés. Après plusieurs semaines sous une pose permanente, la plaque unguéale s'affine. Les déposes, qu'elles soient chimiques ou mécaniques, fragilisent la kératine. L'ongle naturel devient alors plus poreux, moins apte à se défendre contre les agressions.
La barrière protectrice de l'ongle s'amenuise, ouvrant la porte aux mycoses, aux bactéries et aux sensations d'inconfort. Selon une étude du Syndicat national des dermatologues français, près d'une utilisatrice régulière de manucure gel sur trois présente une altération visible de la santé des ongles.
Certains signes doivent alerter :
- une surface d'ongle terne ou blanchâtre
- une sensation de fragilité inhabituelle
- un décollement partiel de la plaque
La santé des ongles dépend autant de la fréquence des applications que du choix des produits et de la technique de retrait. Les vernis permanents, même ceux vantés comme plus « doux », entraînent avec le temps des effets secondaires. Rappelez-vous : l'ongle est vivant, toute intervention trop agressive déstabilise son équilibre. Accordez-lui des pauses, laissez-le respirer, et prêtez attention à la moindre réaction inhabituelle.
Des astuces simples pour limiter les dégâts et garder des ongles en forme
Une routine bien pensée aide vraiment à préserver la vitalité des ongles. Commencez par hydrater généreusement : une huile nourrissante appliquée régulièrement sur les ongles et cuticules (amande douce, jojoba, etc.) prévient la casse et redonne souplesse, même après une manucure gel ou semi-permanente.
Donnez du temps à vos ongles naturels pour récupérer : prévoyez au moins deux semaines sans pose permanente entre chaque manucure. Ce temps de répit permet à la plaque de se reconstituer, limitant les ongles mous, cassants ou dédoublés.
Adoptez la douceur lors de la dépose. Une lime douce vaut mieux qu'une ponceuse électrique, qui fragilise la kératine. Évitez d'arracher les résidus de gel ou de vernis permanent à la main : ce geste abîme l'ongle. Pour dissoudre le produit, choisissez une acétone professionnelle et limitez le temps de contact.
Intégrez si besoin des soins fortifiants. Les vernis-soins enrichis en kératine ou calcium, utilisés en cure entre deux poses, aident l'ongle à retrouver force et aspect sain.
Pensez aussi à limiter l'exposition aux produits ménagers agressifs ; portez des gants pour préserver la beauté de vos ongles, qu'ils soient vernis ou naturels. Ce sont souvent les petites attentions, plus que les traitements sophistiqués, qui font la différence.
À l'heure où les manucures longue tenue sont devenues un geste beauté courant, savoir lever le pied n'a rien d'un luxe. Entre deux couleurs éclatantes, un peu de répit : c'est parfois le secret pour garder des ongles solides et sains, bien loin des promesses éphémères du parfait vernis.
