En France, la réglementation interdit depuis 2001 aux coiffeurs non titulaires du brevet professionnel de manipuler certains produits chimiques utilisés pour la permanente. Certains salons subissent encore des contrôles et sanctions pour non-respect de ces règles. Malgré tout, les demandes de permanente ont chuté de plus de 70 % en vingt ans.
Les fournisseurs de produits capillaires signalent une baisse continue des ventes de kits de permanente, tandis que les formations professionnelles accordent désormais très peu d’heures à cette technique. Un paradoxe persiste : alors que les outils thermiques se multiplient sur le marché, la demande de boucles durables n’a jamais été aussi faible.
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Plan de l'article
La permanente : entre mythe capillaire et réalité d’hier à aujourd’hui
La permanente capillaire évoque une époque où le cheveu bouclé incarnait l’avant-garde. Souvenez-vous des années 1980 : chevelures gonflées à bloc, odeur d’ammoniaque omniprésente, interminables séances sous les rouleaux brûlants. Les coiffeurs professionnels rivalisaient d’audace pour métamorphoser leurs clientes en icônes du volume.
Aujourd’hui, la permanente a déserté la scène. Les chiffres sont sans appel : à peine 10 % de la clientèle ose encore tenter l’expérience. La technique, désormais perçue comme trop agressive, traîne une réputation dépassée. Les professionnels sont catégoriques : l’utilisation répétée d’acide thioglycolique laisse des traces, particulièrement sur les cheveux fins ou déjà colorés, qui perdent alors toute élasticité.
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Face à cette désaffection, l’industrie a réagi : les fers à boucler, soins texturisants et autres solutions éphémères envahissent les rayons. Aujourd’hui, les techniques de coiffure célèbrent le changement, l’adaptabilité, l’envie de varier ses boucles selon l’envie du moment. Obtenir des cheveux bouclés ou frisés ne rime plus avec engagement à vie.
Dans les centres de formation, la permanente subsiste dans les manuels, mais les heures de pratique se font rares. Les nouvelles générations de coiffeuses retiennent la théorie, mais l’exécutent peu. Progressivement, ce mythe capillaire s’efface, laissant la place à une nouvelle philosophie : celle d’une expérimentation douce, respectueuse de la nature du cheveu.
Pourquoi les coiffeurs ont-ils tourné la page de la permanente classique ?
La permanente ne fait plus partie du paysage des salons de coiffure, reléguée aux souvenirs des décennies passées. Plusieurs facteurs expliquent ce retrait. D’abord, la demande s’est étiolée : la plupart des clients préfèrent aujourd’hui le naturel, boudant l’aspect figé des boucles d’antan. Les tendances actuelles célèbrent la souplesse et l’authenticité, loin de l’engagement irréversible imposé par la permanente.
La question de la responsabilité occupe aussi une place centrale. Les coiffeurs formés au CAP coiffure ou détenteurs d’une attestation de qualification professionnelle redoublent de vigilance quant à la santé des cheveux. Les risques de casse, de sensibilisation excessive ou d’irritations cuir chevelu sont devenus des préoccupations majeures, dans un contexte où les clients sont mieux informés que jamais. Les salons privilégient désormais des services plus doux et mieux adaptés aux attentes actuelles.
L’aspect financier n’est pas négligeable. Entre le coût des produits spécifiques, le temps nécessaire à la prestation et la formation continue des équipes, la permanente devient difficile à rentabiliser. Le prix du marché ne justifie plus l’investissement, d’autant que la coiffure à domicile abandonne aussi cette pratique, faute d’équipement adapté.
La communication s’est transformée. Blogs professionnels, sites internet, réseaux sociaux privilégient le naturel, la diversité des textures, l’écoute du client. Les métiers de la coiffure évoluent, misant sur la créativité, le conseil et la proximité, loin de la chimie lourde qui caractérisait la permanente classique.
Risques, idées reçues et vérités sur la permanente et le défrisage
La permanente et le défrisage traînent derrière eux une réputation sulfureuse, souvent nourrie par des préjugés ou des expériences ratées. Longtemps, ces techniques ont été accusées de malmener la fibre capillaire. Pourtant, la réalité mérite d’être nuancée. Les produits capillaires employés, acide thioglycolique pour la permanente, soude ou ammoniac pour le défrisage, agissent en profondeur sur la structure du cheveu. Mais le résultat dépend avant tout du type de cheveu, du dosage, du temps de pose et surtout du savoir-faire du professionnel.
Voici les principales précautions à garder en tête avant de se lancer :
- Sur cheveux colorés ou cheveux très abîmés, le risque de casse ou de sensibilisation ne doit pas être sous-estimé.
- Après un traitement chimique, un entretien régulier avec des produits hydratants devient indispensable.
- La compatibilité avec la coloration ou la décoloration reste limitée, sous peine de fragiliser davantage la fibre.
Certains pensent encore que la permanente est inefficace sur les cheveux blancs. En réalité, tout dépend de la nature de la fibre et de la formule choisie. Si le résultat est parfois inégal, les gammes actuelles offrent plus de possibilités qu’on ne l’imagine. Pour toute situation complexe, antécédents capillaires, cuir chevelu sensible, le recours à un professionnel qualifié s’impose pour évaluer les risques et les options.
Après une permanente, la clé réside dans le soin capillaire : masques nourrissants, routine personnalisée, limitation des sources de chaleur. La permanente d’aujourd’hui rime avec exigence et adaptation, loin des recettes toutes faites qui dominaient autrefois.
Explorer de nouveaux styles : et si vous osiez sortir des sentiers battus ?
Les tendances mode renouvellent sans cesse les codes de la coiffure et bousculent nos habitudes. Depuis la disparition progressive de la permanente dans les salons, une nouvelle dynamique s’installe : celle de l’expression de soi sans contraintes, loin des diktats. Les coiffeurs, moins enclins à proposer des bouleversements irréversibles, accompagnent désormais une clientèle avide de personnalisation, de naturel et de mouvement.
Aujourd’hui, l’expérimentation s’appuie sur des soins sur-mesure et un styling intelligent. Les salons s’intéressent d’abord à la matière du cheveu pour en révéler la beauté singulière, misant sur des protocoles adaptés, des coupes dynamiques et des effets subtils. Les innovations produits privilégient la douceur, la brillance et la préservation de la fibre. Le cheveu se vit désormais comme une matière à façonner, selon les envies et la personnalité de chacun.
Pour celles et ceux qui souhaitent varier les effets, voici ce que proposent aujourd’hui les professionnels :
- Envie de volume ? Les coiffeurs recommandent des techniques de coiffure douces : séchage naturel, mousses texturisantes, torsades éphémères.
- Pour obtenir des ondulations légères, privilégiez les soins cheveux hydratants et les accessoires souples, loin des traitements chimiques invasifs.
- Les ateliers de conseil personnalisés, en salon ou à domicile, séduisent une clientèle toujours plus attentive à la santé de ses cheveux.
La permanente classique appartient désormais au passé. Le secteur évolue, tiré par la soif de nouveauté et le respect du cheveu. Les professionnels redoublent d’inventivité pour accompagner chaque transformation, entre maîtrise technique et sens du détail. Reste à chacun de choisir sa voie, entre audace et soin, pour écrire la suite de son histoire capillaire.